Quelles sont les faiblesses de la médiation ?

La médiation peut cependant ne pas être adaptée si l’une des parties n’est pas prête à exposer, non seulement au médiateur, mais également à l’autre partie, sa version et sa vision de la situation. Il en est de même si l’une des parties n’est pas prête à entendre la position de l’autre partie. Il est par ailleurs à noter que dans le cas où l’une des parties persiste à faire preuve de mauvaise foi au point de bloquer l’avancée du processus, ou n’a pas l’intention de sortir d’un rapport de force, l’issue de la médiation peut être compromise. Il peut en aller de même si une partie présente un état de santé, notamment mental, non compatible avec le processus de médiation. Enfin, si le différend repose sur un point de droit à trancher, ce sera alors l’affaire d’un juge.

La médiation est une méthode de résolution de conflits qui permet aux parties impliquées de travailler ensemble pour trouver une solution satisfaisante pour tous. On pourrait d’abord évoquer les différentes perceptions culturelles. Puisque dans certaines cultures, la prise de décisions fermes et la confrontation directe sont vues comme des signes de force et de confiance en soi. Tenir tête à l’autre est associé à une forme de puissance et de supériorité. Dans ce contexte, le recours à la médiation peut être perçu comme un signe de faiblesse ou d’incertitude. La patience, la flexibilité et la recherche de compromis sont souvent associés aux personnes faibles ou soumises, à tort. Cette idée reçue peut également être alimentée par les mauvaises expériences de certaines personnes avec la médiation. Les individus ayant vécu des situations où la médiation n’a pas été efficace peuvent avoir une perception négative de cette méthode de traitement des conflits. Enfin, ce préjugé peut venir d’une méconnaissance du processus de médiation. Dans certains contextes, la médiation peut ne pas être connue ou bien comprise. Les personnes qui ne connaissent pas la médiation peuvent la considérer comme une méthode faible ou inefficace.

Certaines idées reçues freinent encore son adoption. Une infographie qui met en lumière les réticences des directeurs juridiques à utiliser la médiation. Voici 10 mauvais raisons que l’on entend : 1. Je ne connais pas la médiation. 2. Nous n’avons pas besoin d’un tiers pour négocier. 3. Les enjeux personnels internes à l’entreprise sont trop forts. 4. L’antagonisme est trop fort. 5. La médiation est un aveu de faiblesse. 6. La médiation n’est pas adaptée aux litiges complexes. 7. La procédure est déjà lancée… il est trop tard ! 8. Nous sommes certains de gagner au tribunal ! 9. Une décision judiciaire est plus claire. 10. Notre avocat nous pousse au contentieux.

La médiation ne peut pas fonctionner si la querelle est allée trop loin. Lorsque la tension est telle que l'une des parties ne veut plus ni voir ni entendre celui ou celle qu'elle accuse, lorsqu'il n'y a plus rien du tout à négocier, si l'on est depuis longtemps dans une situation de mobbing, par exemple, la médiation est vouée à l'échec. Les spécialistes s'accordent aussi pour dire que les cas de harcèlement sexuel se prêtent mal à la médiation. Globalement, la médiation est inefficace si le management relationnel ne change pas. C'est en l'améliorant qu'une véritable prévention peut se faire, au lieu d'agir et de réparer les choses lorsque le mal est fait.