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Quelle est la différence entre l'annulation d'un mariage et un divorce ?

René Texier
René Texier
2025-05-30 02:11:47
Nombre de réponses: 12
Le divorce et l’annulation de mariage mettent tous deux fin à l’union des époux, il s’agit là de leur seul point commun. Contrairement à d’autres pays, il ne sera donc pas possible en France de demander l’annulation de son mariage, même très peu de temps après sa célébration, sauf à justifier d’un motif spécifique. Le divorce suppose soit l’accord des époux sur leur séparation, qui permet un divorce amiable ou accepté, soit une faute de l’un d’entre eux, ou encore une absence de communauté de vie pendant au moins deux ans consécutifs. L’annulation n’est, elle, possible que dans le cas où la célébration du mariage serait entachée d’une irrégularité, liée au consentement d’un des époux, ou portant sur le non-respect de la loi. Les époux ne peuvent ainsi pas annuler leur mariage comme bon leur semble, même d’un commun accord. L’annulation ne sera alors possible que dans les cas suivants : l’un des époux était mineur ou majeur incapable au moment de la célébration et ne disposait pas des autorisations nécessaires ; l’un des époux était déjà marié au moment de la célébration ; les époux présentaient un lien de parenté interdisant le mariage entre eux ; l’un des époux a été forcé de se marier ; l’un des époux a menti à l’autre sur un point essentiel pour obtenir son consentement au mariage ; l’un des époux n’était pas présent lors du mariage ; l’officier ayant prononcé le mariage n’avait pas le pouvoir de le faire ; le mariage a été contracté dans une intention non-matrimoniale. Le divorce implique le recours au juge aux affaires familiales, alors que la procédure d’annulation se déroule devant le juge civil du tribunal de grande instance. S’il est prononcé, le divorce mettra fin à l’union entre les époux mais seulement pour le futur. A l’inverse, en cas d’annulation, le mariage sera réputé n'avoir jamais existé. Pendant leur vie commune, les époux seront alors considérés comme ayant vécu sous le régime du concubinage, ce qui entrainera de lourdes conséquences en matière patrimoniale ou fiscale par exemple.
Claude Bouvet
Claude Bouvet
2025-05-30 01:22:29
Nombre de réponses: 5
L'annulation et le divorce sont deux procédures distinctes mettant toutes deux un terme au mariage. La demande de nullité est donc plus encadrée que la demande de divorce. L'annulation a pour conséquence l'effacement du mariage rétroactivement : le mariage n'a jamais existé. Cela signifie que les droits acquis par le mariage disparaissent lors de l'annulation : succession, port du nom marital, pension de réversion, etc. A l'inverse, le divorce met un terme au mariage que pour le futur. Durant la procédure de divorce, l'époux peut obtenir la mise en place d'une pension alimentaire à son profit pour l'aider à subvenir à ses besoins. L'annulation ayant pour conséquence l'effacement rétroactif du mariage, l'époux ne pourra obtenir aucun dédommagement financier. Il ne peut pas demander la mise en place d'une pension alimentaire, d'une prestation compensatoire, etc. Malgré l'annulation du mariage, ce dernier peut continuer à avoir des effets pour l'un des époux : c'est la théorie du mariage putatif. Pour que le mariage putatif s'applique, il est indispensable que l'époux n'ait pas eu connaissance de la cause de nullité lors de la célébration du mariage. Dans un tel cas le mariage continuera à avoir des conséquences pour l'époux de bonne foi.