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Est-il obligatoire de consommer le mariage ?

Lucy Poulain
Lucy Poulain
2025-06-09 09:25:48
Nombre de réponses: 7
Quand un homme conclut un contrat de mariage, en bonnes et dues formes, avec une femme, celle-ci devient son épouse et il acquiert ainsi le droit d'être en tête-à-tête avec elle, Khalwa, de consommer le mariage et si c’est le cas, il lui incombe de la prendre en charge financièrement et elle est tenue de lui obéir s’il ne lui ordonne rien de contraire à la Charia. A cet égard, il n'existe aucune différence entre celui qui a effectivement consommé le mariage et celui qui ne l'a pas consommé mais a conclu le contrat, sauf dans quelques cas restreints. Les époux n'acquièrent effectivement la qualification de Mohçane que si le gland a pénétré dans le vagin. Si l'homme répudie son épouse avant d’avoir consommé le mariage, il est tenu de lui payer la moitié de la dot. Allah, Exalté soit-Il, dit en effet : "Et si vous divorcez d’avec elles sans les avoir touchées, mais après fixation de leur " mahr " versez-leur alors la moitié de ce que vous avez fixé". La majorité des Oulémas considèrent que la Khalwa entre les deux époux équivaut à la consommation du mariage au niveau de l'obligation du mari de payer la totalité de la dot. Si l'homme répudie son épouse avant la consommation du mariage et la Khalwa avec elle, il n'est pas imposé à sa femme une période de viduité.
Paul Neveu
Paul Neveu
2025-06-09 09:01:07
Nombre de réponses: 8
Il n'y a aucun mal à ce que les époux s'accordent sur le fait de remettre à plus tard la consommation de leur mariage pour toute raison valable et sur le fait que chacun d'entre eux reste chez ses parents jusqu'à l'objectif fixé ou retarder leur mariage jusqu'à ce que cet objectif soit atteint. Le mieux reste toutefois de s'empresser tant que possible de se marier. Retarder la consommation du mariage une fois que l'acte de mariage est signé relève de la volonté des deux époux qui peuvent s'empresser de consommer leur mariage ou retarder à plus tard la consommation de celui-ci. Si les époux ne mentionnent pas en détail ce point, le moment de la consommation du mariage dépend alors de la coutume en vigueur, mais rien n'interdit aux époux d'avancer la consommation de leur mariage même s'ils s'étaient accordés pour la retarder tant qu'ils sont tous les deux d'accord sur ce point. Il est également permis à la femme d'émettre comme condition de mariage toute condition dans son intérêt n'étant pas contraire à l'objectif même du mariage. Ainsi, il lui est permis de demander le report du mariage jusqu'à ce qu'elle termine ses études ou jusqu'à ce qu'elle ait un logement et si l'homme accepte cette condition, il est obligé de la respecter. Les conditions les plus dignes d'être respectées sont celles qui vous donnent le droit d'avoir des rapports intimes avec vos épouses. Il est du droit de la femme d'avoir un logement indépendant sans qu'elle doive pour cela en émettre la condition.
Philippine Nguyen
Philippine Nguyen
2025-06-09 08:13:14
Nombre de réponses: 8
Il est de jurisprudence constante que le devoir de cohabitation implique l'obligation de consommer le mariage, chacun des époux étant tenu envers l'autre à accomplir le devoir conjugal. Le mariage implique, entre autres, un devoir de lit commun, c'est à dire que les époux doivent dormir ensemble. S'il est admissible de refuser des relations sexuelles à son conjoint pendant quelques semaines, cela ne l'est plus quand le refus s'est installé pendant plus d'une année et qu'il n'était pas prévu d'y mettre fin un jour. L'adultère tout comme la non-consommation du mariage sont fautifs.
Christelle Laroche
Christelle Laroche
2025-06-09 04:57:48
Nombre de réponses: 5
Le droit canon fait mention de la reconnaissance de nullité du sacrement de mariage sous certaines conditions. La non-consommation du mariage par procuration entre Anne de Bretagne et Maximilien Ier permet au pape Innocent VIII de l'annuler et de valider le mariage de la duchesse avec Charles VIII. Actuellement, si le mariage n'est pas consommé il peut être dissous par le Pontife Romain pour une juste cause, à la demande des deux parties ou d'une seule, même contre le gré de l'autre. La Cour européenne des droits de l’homme admet que la non-consommation du mariage n'est plus une cause de son annulation. Le décret de Gratien au milieu du XIIe siècle tente de concilier les deux thèses en présentant le mariage comme exigeant un consentement préalable suivi de la cohabitation et de la consommation. Historiquement, dès le haut Moyen Âge, l'Église considérait que cette union charnelle avait pour but de procréer mais reconnaît actuellement le mariage des couples stériles ou entre personnes âgées, et donc que tout acte sexuel est un moyen privilégié de communication, et non uniquement un moyen de procréation. Certains récits de la Bible évoquent la consommation du mariage. Durant le Moyen Âge, les débats théologiques oscillent entre deux thèses. Le mariage n'est complet et définitif que lorsqu'il est consommé, la copulatio carnalis ou la commixtio sexuum légalisant l'union du couple, thèse influencée par la tradition barbare et apparue avec l'archevêque Hincmar de Reims au IXe siècle. Une autre thèse consiste à dire que le mariage se définit par la pactio conjugalis, pacte conjugal entre deux parties libres de leur choix, tradition consensuelle influencée par le droit romain.