Comment préserver les enfants lors d'un divorce ?

Pour ménager au mieux les enfants et éviter que le divorce ne fasse trop de dégâts,Lisa Zeiderman, avocate spécialisée en droit de la famille, rappelle qu'il faut avant tout assurer le bien-être de votre enfant et la répartition équitable des responsabilités entre les parents. C'est parce que les parents se mettent d'accord sur ces points que l'enfant sera protégé et pourra évoluer dans un cadre serein. Le système de garde est souvent le premier sujet abordé lorsqu'il s'agit des enfants dans un divorce. Dans les cas d'un divorce traditionnel, les décisions en matière de garde sont généralement fondées sur des facteurs tels que l’aptitude des parents, l’intérêt supérieur de l’enfant et les préférences de l’enfant, s’il est en âge de les exprimer. De nombreuses décisions peuvent devoir être prises de manière continue pour soutenir l’enfant. Qui prend les décisions, quelle latitude peut avoir un co-parent pour prendre des décisions sur l'autre, et d'autres instructions précises doivent être clairement définies dans l'accord de divorce. Pouvoir communiquer avec votre co-parent sera crucial, non seulement maintenant mais dans les années à venir. Une pension alimentaire peut être mise en place pour que les enfants puissent garder le même niveau de vie malgré le divorce, chez chacun des parents. Communiquer de manière transparente sur le sujet sera important au moment du divorce mais aussi si les ex-époux connaissent des variations de situation professionnelle.

Comment agir pour que cela se passe le mieux possible? Que dire pour préserver l’enfant des préoccupations des adultes? Comment organiser une garde alternée pour qu’il continue de grandir sereinement?

La séparation renvoie à l’enfant l’image du modèle parental qui se dissout. Cela peut être douloureux! Le plus important est donc vraiment de faire savoir aux enfants que leurs parents vont continuer à s’occuper d’eux. L’annonce doit être faite quand la décision est vraiment prise. Il faut épargner aux enfants les phases de doutes. Il est également nécessaire de les informer sur ce que cette séparation va changer matériellement pour eux, si leur quotidien sera plus compliqué par exemple et tenter de les rassurer. Il est alors indispensable de penser les choses en amont, et de s’organiser afin de sécuriser l’enfant. Ces changements sont perturbants pour les enfants, mais ils ont des capacités d’adaptation. Ils vont les mobiliser à ce moment-là. Ils sont capables de les supporter. On peut leur expliquer que la relation amoureuse est compliquée, et que pour l’intérêt de tous, on ne va plus vivre ensemble. Mais on ne rentre jamais dans l’histoire personnelle et sexuelle. Le pire étant, par exemple, de dire : ton père (ta mère) m’a trompé(e). Il faut absolument éviter d’instrumentaliser l’enfant et de le monter contre l’autre. Cela lui fait du mal car il est attaché à ses deux parents. Ne pas critiquer l’autre ouvertement est donc fondamental. Les enfants doivent absolument être protégés et épargnés des conflits, car ils n’y sont pour rien. On peut avoir besoin d’un tiers neutre. Pas forcément un psychiatre ou un psychologue en première intention, mais un médiateur familial par exemple. Le professionnel peut aider chacun à prendre ses responsabilités, et à établir un cadre éducatif cohérent. Avec, toujours pour but final, de protéger l’enfant.

Malgré votre séparation, vous devez communiquer entre vous et prendre ensemble des décisions concernant votre enfant. Vous devez décider ensemble du lien d'habitation de votre enfant, des modalités d'exercice du droit de visite et/ou d'hébergement, du versement d'une pension alimentaire, etc. Vous pouvez prendre seul les décisions de suivi médical, des soins courants ou les actes urgents pour la santé de l'enfant. Les actes usuels ne nécessite pas l'accord de l'autre parent, mais vous devez toutefois l'informer ou en être informé par tous moyens. Pendant les week-ends et les vacances, vous choisissez librement le lieu d'hébergement et vous pouvez de même choisir les activités de votre enfant. Il est utile de prévenir l'autre parent du lieu où se trouve l'enfant en cas d'urgence. En cas de désaccord, l'autre parent peut saisir le juge aux affaires familiales du lieu de résidence de l'enfant.Vous devez prendre des décisions concernant sa santé, son éducation, sa scolarité, son nom, ses choix religieux, un déménagement, etc. L'information permet au parent qui s'y oppose d'agir éventuellement en justice.