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Est-ce légal d'enregistrer quelqu'un à son insu ?

Madeleine Carre
Madeleine Carre
2025-08-01 23:33:57
Nombre de réponses : 14
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Il est possible d'enregistrer une conversation sans le consentement de toutes les parties et que l'enregistrement soit recevable sous certaines conditions. Depuis 2012, la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation admet la recevabilité de preuves par enregistrement audio effectué par un particulier à l'insu de la personne qui se retrouve poursuivie. Le simple fait d'enregistrer une conversation entretenue entre la personne qui enregistre et une autre personne ne viole pas le droit de ces personnes même si elles ne savent pas qu'elles sont enregistrées ou pourraient s'y opposer. Ce n'est pas la même chose d'enregistrer des conversations de tiers sans leur autorisation, ce qui pourrait porter atteinte au droit des communications de ces personnes. Mais dans le cas où l'enregistrement n'est pas considérée comme illégal, la conversation s'est fait librement c'est-à-dire que la personne a remis librement ces informations à la personne qui enregistre. Toutefois, notez que l'utilisation de ces enregistrements ne peut en aucun cas être rendu public afin de sauvegarder le droit de la personne. Les enregistrements à usage de preuve ne peuvent être publié sur des réseaux sociaux ou dans les médias si cela ne concerne pas l'intérêt public. Cependant il ne peut pas être utilisé sans la permission de ces personnes, sauf lors de rares occasions si son utilisation devient plus importante face à de grands dommages causés.
Marianne Marin
Marianne Marin
2025-08-01 22:33:21
Nombre de réponses : 12
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Enregistrer son patron ou son salarié à son insu est un délit pénal passible de sanctions. D’un point de vue du droit pénal, capter/enregistrer une conversation à l’insu de son auteur est un délit. L'article 226-1 du Code pénal indique que : Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui : 1° En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ; 2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé. 3° En captant, enregistrant ou transmettant, par quelque moyen que ce soit, la localisation en temps réel ou en différé d'une personne sans le consentement de celle-ci. Lorsque les actes mentionnés aux 1° et 2° du présent article ont été accomplis au vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils étaient en mesure de le faire, le consentement de ceux-ci est présumé. Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été accomplis sur la personne d'un mineur, le consentement doit émaner des titulaires de l'autorité parentale. Lorsque les faits sont commis par le conjoint ou le concubin de la victime ou le partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité, les peines sont portées à deux ans d'emprisonnement et à 60 000 euros d'amende.
Cécile Toussaint
Cécile Toussaint
2025-08-01 22:07:30
Nombre de réponses : 16
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Il est donc interdit en vertu de la loi d’enregistrer une communication privée, c’est à dire lorsque vous ne faites pas partie de la communication. Donc, la question primordiale à se demander est la suivante : est-on partie à la conversation en cause ? Si une personne est partie à une conversation, elle n’est plus un tiers à la conversation. Si la personne n’est plus un tiers à la conversation, il ne s’agit pas d’une communication privée. Bref, s’il ne s’agit pas de communication privée, la personne peut enregistrer son interlocuteur sans avoir à lui mentionner, en autant que l’enregistrement ne constitue pas une intrusion dans sa vie privée. La renonciation à la confidentialité de la conversation est une exception, c’est le cas où la personne renonce au caractère privé de la conversation par son comportement. Prenons le cas d’une personne qui parle très fort dans un restaurant et qui se fait filmer à son insu. En cas de poursuite, la personne qui a filmé pourrait avoir une défense à l’effet que la communication n’était plus privée, car elle a eu lieu dans un lieu public.
Adélaïde Bigot
Adélaïde Bigot
2025-08-01 21:18:19
Nombre de réponses : 14
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Un juge peut néanmoins accepter un enregistrement non connu de l’interlocuteur comme mode de preuve. L’illicéité d’un moyen de preuve n’entraîne pas nécessairement son rejet des débats, le juge devant apprécier si l’utilisation de cette preuve a porté atteinte au caractère équitable de la procédure dans son ensemble, en mettant en balance le droit au respect de la vie personnelle du salarié et le droit à la preuve, lequel peut justifier la production d’éléments portant atteinte à la vie personnelle d’un salarié à la condition que cette production soit indispensable à l’exercice de ce droit et que l’atteinte soit strictement proportionnée au but poursuivi. Le juge dispose d’un pouvoir d’appréciation et de contrôle de la proportionnalité de la preuve, notamment lorsque le plaignant justifie d’une impossibilité de prouver autrement son préjudice. Ce rejet n’est donc plus automatique.